Le phoque gris

Présentation

Le littoral breton est réputé pour sa biodiversité faunistique et floristique. En effet, les fortes marées ainsi que la diversité morphologique de ses côtes en font une région très intéressante pour l’accueil des oiseaux, des mammifères marins, des invertébrés et de nombreuses espèces de fleurs. Les côtes bretonnes sont un habitat apprécié du Phoque gris notamment (Halichoerus grypus).

 

Cet animal fait partie de la famille des Phocidés. Le mâle a une taille moyenne de 2,50 m, pour un poids d’environ 240 kilos. Ils ont une robe gris foncé avec quelques taches plus claires. Ils sont également plus sombres que les femelles. Ils vivent en moyenne 25 ans. Les femelles, quant à elles, sont plus petites que les mâles. En effet, elles font en moyenne 1,80 m pour 150 kilos. Elles ont une robe grise ardoise sur le dos avec des taches noires et un ventre plus clair. Elles vivent en moyenne 35 ans. Les petits sont appelés des blanchons notamment à cause de leur couleur blanc crème à la naissance.

Ils mesurent entre 70 cm et 1 m pour un poids de 14 à 17 kilos. Cette espèce se nourrit principalement de poisson mais aussi de crustacés, mollusques et céphalopodes. Ils consomment entre 5 et 10 kilos de nourriture par jour, soit 3 à 5 % de leur masse corporelle. Le Phoque gris se reproduit en octobre et en novembre. Les femelles mettent bas entre septembre et novembre après 11 mois de gestation. La population de phoques en Bretagne, en 2010, était estimée à 350 individus.

©Armel Deniau

Cette espèce est protégée en France et est quasi menacée. Cependant, le Phoque gris n’est pas menacé à l’échelle internationale selon l’UICN. Parmi les menaces pesant sur le Phoque gris, on retrouve les prises involontaires, le braconnage, et la pollution et notamment la pollution plastique, comme le témoigne la photo ci-dessous.

©Armel Deniau

Protection

Afin de protéger cette espèce rare en Bretagne, un prototype de filet de pêche en bioplastique biodégradable a vu le jour en 2020. Ce filet biodégradable a été conçu par l’entreprise Seabird. Un fileyeur utiliserait chaque année 7 tonnes de filets en nylon. Le problème étant qu’ils ne sont pas recyclables. De plus, si un morceau est perdu en mer, il mettra très longtemps à se dégrader et finira sous forme de microplastiques. Donc l’avantage du filet biodégradable est qu’il se décompose rapidement en particules naturelles et sans impact pour l’environnement.

A plus petite échelle, nous pouvons tous contribuer à la lutte contre la pollution marine. En effet, lorsque vous vous déplacez le long des côtes, jetez vos déchets dans des poubelles et ramassez ceux que vous pouvez trouver par terre. 

 

Observation

Comment le reconnaître ?

–          Sa tête a une forme assez allongée.

–          Son museau est droit ou convexe.

–          Le mâle est gris foncé avec des taches claires.

–          La femelle est gris ardoise avec des taches noires.

–          Les jeunes de moins de 3 semaines sont blanc crème.

–          Un corps d’environ 2 mètres

Vous aurez sans doute plus de chance de le voir avec seulement la tête qui dépasse de l’eau car cet animal aime faire le bouchon à la surface.

Où peut-on l’apercevoir ?

–          Sur les côtes rocheuses

–          En pleine mer

–          Sur des îlots proches du littoral

–          Sur des plages

Comment vit-il ?

Le phoque gris passe la majorité de son temps sous l’eau, que ce soit pour chasser ou même pour dormir. En effet, cet animal a la capacité de rester plus de 20 minutes sous l’eau sans respirer. Il se cale donc sous un rocher ou s’agrippe à un laminaire. Cependant, il revient assez régulièrement hors de l’eau, notamment pour se reposer, muer ou mettre bas.

Comment les observer ?

Il est très important de rester à distance de ces animaux pour ne pas les déranger. Lorsqu’ils sont hors de l’eau, ils se sentent plus vulnérables, donc si vous vous approchez de trop près, vous risquez de les faire fuir. Cela pourrait nuire à la pérennité du groupe. Lorsque vous êtes en mer, il est possible que des jeunes viennent voir par curiosité jusqu’à votre embarcation. Il est alors préférable de ne pas les toucher pour éviter de vous faire mordre. Vous évitez ainsi d’attraper ou de transmettre des maladies à cet animal. Donc si vous en observez, restez à distance et utilisez des jumelles ou un appareil photo.

Merci à la réserve naturelle de la baie de Saint-Brieuc pour certaines des photos illustrant cet article.

Par François Le Guern